Sous-épreuve Score IAE-Message - Compréhension de textes en français
La sous-épreuve porte sur la compréhension de textes. Ce sous-test évalue votre capacité à comprendre un texte écrit portant sur la vie économique ou une situation de décision en gestion. Ainsi, cette seconde sous-épreuve mesure votre capacité à vous informer et à retenir des informations majeures.
Texte à lire
Pour tenter de justifier l’accès à une pleine retraite à 67 ans en France, « l’exemple allemand » a été ressassé à longueur de débats durant les derniers mois de l’année 2010 [et fin septembre 2011]. Les évolutions démographiques des deux Etats n’ont été en revanche que très rarement évoquées. Elles sont pourtant loin d’être parallèles. A quel moment a-t-on comparé les vieillissements de ces populations ? Pourquoi les perspectives démographiques établies, publiées et commentées par Eurostat, portant jusqu’en 2060, n’ont-elles pas été utilisées ou citées ? Doit-on ignorer qu’en 2060 ces perspectives montrent qu’il existera, au détriment de l’Allemagne, un écart de presque 30% entre le nombre de personnes ayant alors entre 15 et 64 ans pour 1 personne de 65 ans et plus ? Comparons pour comprendre Deux graphiques, présentant ces perspectives décennales d’Eurostat, suffisent pour comprendre les différences et leurs origines. Le plus remarquable est que, à l’horizon 2060, les deux populations convergent en quantité. La population allemande, qui est estimée à 82,1 millions d’habitants pour 2010, régresserait à 70,8 millions en 2060. La population française progresserait de 62,6 millions à 71,8 millions d’habitants sur la même période. Plus importantes sont les évolutions respectives des structures par classes d’âges. Le choix, assez curieux, d’Eurostat d’établir le seuil entre jeunes et adultes à 14 ans inclus, alors que le travail des enfants est proscrit en Europe, n‘empêche en rien de s’interroger sur les conséquences de la différence entre les démographies.
Allemagne. La régression globale allemande est caractérisée par la diminution très rapide de la population adulte qui supporte la charge des jeunes et des plus âgés. En 50 ans ce segment de population perd 15,3 millions de personnes (-28 %). Plus grave peut-être, simultanément les plus jeunes diminuent de 2,1 millions (-19 %), et les plus âgés voient leur nombre augmenter de 6,1 millions (+36 %). Dans ce contexte les hypothèses d’Eurostat prennent en compte une perte globale de 19,4 millions de personnes due au déficit des naissances par rapport aux décès ; cette perte est compensée par un apport migratoire estimé à 8 millions de personnes.
France. La progression de la population française est principalement le résultat de l’augmentation du nombre des plus âgés qui passent de 10,5 à 18,6 millions. Pour les enfants et les adultes les perspectives montrent aussi une légère progression : +4% pour les premiers et seulement +1,5 % pour les seconds. Les hypothèses d’Eurostat évaluent à 5,6 millions l’excédent de naissances sur les décès et à 4,3 millions l’apport migratoire. Cet excédent fait dans l’avenir toute la différence. Du seul point de vue des retraites ces perspectives, avec évidemment ce qu’elles comportent d’aléatoire et compte tenu du choix d’un seuil à 15 ans, conduisent à conclure que nos voisins allemands pourront compter sur moins de 1,7 personnes actives pour 1 personne de plus de 65 ans et que les français seront moins de 2,2 personnes actives pour 1 personne de plus de 65 ans. Ce résultat ne justifie pas plus de ne rien faire que de prendre aveuglément l’Allemagne comme référence. Il montre que l’effort le plus « productif » porte d’abord sur la politique familiale.
Question 1
Dans l’évolution démographique allemande, quel est l’élément le plus alarmant ?
1) La limitation de l’immigration
2) La diminution drastique des plus jeunes
3) Le vieillissement de la population
A) 1
B) 2
C) 3
D) Aucune des réponses
E) 2 et 3
Question 2
Pourquoi les choix numériques d’Eurostat sont « assez curieux » ?
A) Parce qu’ils prennent en compte les personnes âgées d’au moins 14 ans.
B) Parce qu’ils s’appuient notamment sur un échantillon de personnes qui théoriquement ne peuvent prendre en charge le vieillissement de la population.
C) Parce que le travail des enfants est interdit.
D) Parce que le travail des jeunes est une activité non pérenne.
E) Parce que l’effort est également consenti par les plus jeunes via la consommation et le versement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée.